Jacques Guitton peintre, sculpteur, maître-verrier et mosaïste. Agrée auprès des Monuments Historiques Français. Francais  |  English

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Creation et Symbolisme de l'Art Sacré (suite)

Un travail sans concession d'aucune sorte impose une discipline et un ordre moral supérieur. Le code de déontologie de l'artiste, surtout lorsqu'il s'agit d'art sacré, se doit d'être sans défaut et sans faille. Seule la recherche de Dieu dans l'esthétique, sans aucun soucis de compromis, doit être la Voie Sacrée du peintre. Seule sa conviction, intime, profonde doit le guider; car il a cette responsabilité illimitée: c'est lui qui sait et personne d'autres. La beauté d'une oeuvre d'art se définit, entre autres, par la spontanéité de sa naissance. Et cette beauté se confirme ou s'infirme après le passage des années et des siècles. Le fait de faire une copie ou une pseudo-création d'inspiration ancienne supprime toute spontanéité.

Voilà le premier écueil. Le second, plus dangereux, est celui, immédiat, de se voir confronté avec la source même de son inspiration: l'oeuvre originale qui la sous-tend. Et qui peut se targuer de faire seulement aussi bien que l'inspirateur? Nul ne le peut, cela je l'affirme haut et fort. Ecrire l'infini avec des mots simples; dessiner l'infini avec des traits simples; penser l'infini avec des images simples; peindre l’infini avec des couleurs simples: c'est prendre le chemin le plus droit qui accède à la pneumatosphère. Le chemin le plus droit mais le plus difficile car il faut élaguer tout ce que l'on croit et acquérir sa propre expérience par un vécu personnel.

C'est pourquoi tout artiste se doit de trouver un autre moyen d'extérioriser cet impalpable qui est en lui, ceci avec les moyens, les techniques et le language de son époque. Certainement, à écouter les désirs du public, nous n'aurions connu qu'un style pour le répéter indéfiniment. N'oublions pas non plus qu'à leur époque, Beethoven n'était pas aimé, Wagner était incompris, que Bach était apprécié, non pas pour ses géniales inventions mais pour sa virtuosité d'instrumentiste...La liste est loin d'être exhaustive. Il me vient une douce constatation: les critiques se sont plus trompés que les artistes.

Vivre dans son époque pour la comprendre, la marquer pour la fixer, l'aimer pour la matérialiser sans renier le passé qui doit servir de fondation; créer en son temps et pour son temps afin de servir Dieu aux mieux de nos compétences car Il nous a fait naître Hic et Nunc; Il nous confie maintenant une charge à laquelle nous n'avons pas le droit de nous dérober. Compromettre cet Art qui est au service de l'Eglise, c'est tricher avec Dieu. Je vous laisse juges des conséquences d'une telle prise de position intellectuelle, morale et artistique. En tout cas, elle n'est pas la mienne.

En fait, le figuratif impose une image donnée qui s'impose d'elle-même. Pour ma part, je préfère créer un sujet-graphisme, suffisamment universel, suffisamment libre, pour que chacun essaye de découvrir le mystère qui s'en dégage. Le vitrail n'est donc plus un tableau cloisonné dans son sujet, mais un chemin ouvert que chacun emprunte et grimpe à sa manière, à son rythme et à sa culture.

Le beau est la révélation de l'intuition de l'existence de Dieu. Dieu est universel, donc l'écriture qui est censée Le glorifier doit-elle être la plus universelle possible.C'est à travers ces symboles, les plus simples qui soient, agencés dans une eurythmie répondant aux quelques lois de l'esthétique, que le message doit être donné en filigrane, c'est ce que j'appelerai la soumission à un "ordre intérieur".

Plutôt que non-figuratif, il faut penser en terme d'abstraction pour faire pressentir, et après méditation, ressentir le mystère caché derrière les apparences. Jésus a enseigné par paraboles et la parabole est la forme absolue de l'abstraction. Mais l'abstraction, en art sacré, ne se suffit pas en elle-même. Au même titre que si je vois l'image d'un saint je n'éprouve pas forcément un élan mystique, il me faut surtout connaître et pénétrer ses idées saintes qui me serviront de tremplin à l'accession de Dieu .


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